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En thérapie !


Ce soir, je me suis transformée en Jean-Marie Gourio. Et oui ... Bien longtemps que cela ne m'était pas arrivée. Il faut dire que j'ai atterri un peu tard (ou trop tôt je ne sais finalement) dans mon troquet préféré Le Zazou ce soir. Fraîche comme on peut l'être après 2h30 de route, et pas motivée pour rentrer tout de suite à la maison. La lumière était allumée. Je ne me suis pas transformée en papillon, peut-être aurait-il mieux valu ! Toujours est-il que je pousse la porte est me retrouve dans cet endroit à part, que j'aime tant. Une source et une ressource, un lieu que j'affectionne particulièrement depuis bientôt 5 ans. Un zinc superbe, des volutes d'inspiration art déco, et puis tous ces tableaux qui traînent au mur, changeants régulièrement. Cette petite radio blanche qui ne doit plus fonctionner, installée au milieu des verres en attente sur les étagères. La paire de chaussures dorées planquée toute en haut à droite. La lampe orange sur le comptoir et la vieille qu'on ne doit pas tripoter. Sans compter le piano, à dispo des amateurs ("Par malheur y'avait un piano, Ils ont joué, chacun leur tour, Pauvre piano Qu'est tout désaccordé; Cell'là qui frimait avec un morceau classique Et ces deux cons qui jouaient de la musique Concrète et répétitive avec deux doigts Pendant des heures et des heures sans silence." - non non ce n'était pas ce soir, c'est juste CharlElie qui se rappelle à moi). L'armoire à livres, également à disposition, pour ceux qui auraietn soif d'autre chose que d'une mousse ou d'un p'tit blanc... Et puis le patron. Parce que Le ZAZOU sans Alberto, ce n'est plus Le ZAZOU. Il est comme il est, et on l'aime pour ça, et toc ! Bref... Brèves de comptoir. Je n'ai pas eu le temps de rattraper ceux qui étaient déjà là depuis l'apéro ! Jean-Marie a raison : on ne fume plus dans les bars, mais on parle toujours autant, et on en raconte encore un paquet de co..eries ! C'est dans ces moments-là qu'on embrasse la fonction de patron de troquet dans sa totalité : un être social, un être qui fait DU social. Et dans ces moments-là aussi qu'on sait qu'on est en thérapie ! Et oui, arrêtons de nous cacher la face : ça coûte moins cher qu'une heure chez le psy (quoi que ça dépend pour qui !) mais ça soigne moins longtemps. L’effet recherché est le même : se soulager des maux qui nous agressent. Re... Bref... Jean-Marie a encore raison, les discussions... oups... je devrais dire... les propos ont changé, les inquiétudes ont évolué, entre réchauffement climatique et religion.... mais mais mais que dis-je ?!? Et bien non les inquiétudes sont toujours les mêmes depuis des décennies : le temps trop doux pour la saison et les revendications athées, sans compter les taiseux qui perturbent le monde et qui ne parlent pas de ce qui ne les intéresse pas ! Franchement ! ... Sans forcer on arrive à tenir une petite heure sur pas grand-chose... mais quel ennui quand on prend le train en marche. Finalement, je retourne ma veste et me dis : je suis chanceuse ! Je finis mon verre et je pars. Rien de plus simple. Mon départ ne perturbera pas le bréveur, buveur-rêveur, il ne s'en apercevra pas, il a déjà commandé un autre verre et tourné la tête vers une autre table à alpaguer. Mais il restera accoudé à ce si joli zinc, tout près du patron qui tendra son oreille attentionnée, car il sait qu'à cet endroit-là il aura quelques sourires en récompense de ses divagations vespérales. Ma pensée va vers Alberto, ce soir, car je suis rentrée, mais lui est resté, encore pour quelques heures, des clients viennent d’arriver !

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